Consultation des Églises, œuvres et mouvements concernant le renouvellement des postes à la FPF
Nîmes et Paris, le 9 avril 2021
À Monsieur le pasteur Vincent Miéville

Monsieur le pasteur, cher Vincent,
Le collectif du Groupe Orsay a pris connaissance et discuté du courrier envoyé par le pasteur François Clavairoly au sujet de la recherche de candidatures pour la présidence, le secrétariat général et la trésorerie de la FPF.
La lettre demande des suggestions de noms pour les différents postes à pourvoir à partir de 2022. Lors de sa réunion le 7 avril dernier, le collectif du Groupe Orsay a évoqué les noms de plusieurs femmes qui pourraient très bien habiter la fonction de présidente de la FPF.
Étant donné l’engagement de notre petite association dans le féminisme et notre veille concernant le sexisme structurel dans la société et dans les Églises, il nous semblait important de répondre autrement, plutôt avec des constats et questions qu’avec des noms. Ces remarques se basent sur notre conviction fondamentale selon laquelle l’Église est une « communauté de femmes et d’hommes » en devenir, et sur notre engagement à travailler pour ce que la Fédération luthérienne mondiale et le Conseil œcuménique des Églises appellent « la justice de genre ».
Nous saluons l’engagement récent dans les statuts de la FPF concernant la parité entre femmes et hommes dans ses diverses instances, et le fait que la FPF au cours des décennies, a nommé plusieurs femmes comme responsables des services. Mais nous insistons, les femmes, comme les hommes, sont aussi des disciples appelées au service de la représentation et de la parole publique, au plus haut niveau.
Toutes nos Églises ont plus de membres femmes que de membres hommes. Presque toutes nos Églises ont plus d’hommes que de femmes dans leurs structures de gouvernance. En 2025 la Fédération protestante de France fêtera ses 120 ans. Jusqu’à présent, la plus haute fonction que des femmes ont occupée au sein de la Fédération a été un des postes de la vice-présidence. Les femmes vice-présidentes ont souvent été les seules femmes membres du bureau étroit de la FPF.
La FPF a été précurseur pour mettre les questions de justice climatique et écologie à l’ordre du jour des différentes Églises. Les travaux de plusieurs théologiennes éco-féministes, ainsi que la récente convention citoyenne pour le climat, pointent très clairement le défi structurel d’évoluer vers des formes de gouvernance plus participatives et non pas uniquement représentatives.
Ce défi se pose particulièrement pour la FPF lors de la nomination de toute une nouvelle équipe en 2022. Ne serait-il pas possible d’imaginer une co-présidence, éventuellement un homme et une femme et de faire évoluer autrement le poste du secrétariat général ? La FPF poserait ainsi un signe visible et lisible, que des formes de pouvoir plurielles, partagées et en coopération sont possibles.
Si la personne élue à la présidence est de nouveau un homme, ou pour une première fois une femme, nous nous engageons à poursuivre notre mission modeste de veille pour des structures plus participatives et plus représentatives de tout.e.s les chrétien.ne.s.
Nous nous tenons à votre disposition pour tout complément d’information.
Veuillez recevoir, Monsieur le pasteur, cher Vincent, l’assurance de nos amitiés sororales
Le collectif du Groupe Orsay
Elisabeth Blanchard, Séverine Daudé, Valérie Duval-Poujol, Jacqueine Dom, Emeline Ferron, Claire Guénon des Mesnards, Angelika Krause, Myriam Randrianarijaona, Jane Stranz, Noémie Taupin
[Ajouté le 14 avril 2021. Suite à quelques réactions ou soupçons, nous précisions : aucune des signataires de cette lettre se porte candidate. Le but de cet écrit est d’encourager des candidatures de femmes à ces postes importants pour la représentation de nos Églises.]